đCalendrier Fiscal de l'Avent 2023_6/24
Cette pĂ©riode de fin d'annĂ©e voit Ă©videmment fleurir les publications sur les prĂ©sents d'usage. Mais si M. et Mme Phil OUTERY prĂ©fĂ©raient "prĂȘter" Ă leurs enfants, plutĂŽt que leur donner des Ă©trennes ?!...
âł AVANTAGES
đ° PrĂ©sent d'usage = montant limitĂ© / PrĂȘt = montant illimitĂ©
â DMTG
đ€Ș Sur un malentendu, le prĂȘt peut vite ĂȘtre "oubliĂ©" dans la succession...
âł RISQUES
Si un prĂȘt peut valablement ĂȘtre consenti Ă un membre de la famille, lâAdministration fiscale surveille attentivement ces prĂȘts familiaux, avec un risque de requalification
en donation dĂ©guisĂ©e ou indirecte accru lorsquâelle peut ĂȘtre dĂ©montrer que les circonstances du prĂȘt rendaient un remboursement "peu plausible".
Selon lâĂ©poque du contrĂŽle, les consĂ©quences fiscales diffĂšrent :
đ Du vivant du prĂȘteur et de lâemprunteur, requalification du prĂȘt en donation = DMTG sur donation + pĂ©nalitĂ©s Ă©ventuelles
đ Au dĂ©cĂšs du prĂȘteur :
Si "omission" des sommes prĂȘtĂ©es Ă lâactif de la succession ou requalification du prĂȘt en donation non taxĂ©e (art. 784 du CGI), rĂ©intĂ©gration = DMTG succession + pĂ©nalitĂ©s Ă©ventuelles
đ En cas de prĂ©dĂ©cĂšs de lâemprunteur :
Si dette portée au passif de sa succession, requalification en donation = rejet de la dette et DMTG succession + pénalités éventuelles
âł QUELS INDICES SONT RETENUS PAR l'AF ?
Pour requalifier un prĂȘt, lâAdministration fiscale relĂšve un faisceau dâindices pour dĂ©montrer que le remboursement est improbable :
đ l'Ă©tat de santĂ© et lâĂąge avancĂ© du prĂȘteur,
đ la situation financiĂšre du prĂȘteur et de l'emprunteur,
đ les modalitĂ©s de remboursement et/ou le terme prĂ©vu dans le contrat de prĂȘt...
đĄ PREVENTION DU RISQUE FISCAL
1ïžâŁ Importance dâun Ă©crit
Fiscalement, le prĂȘt doit obligatoirement ĂȘtre dĂ©clarĂ© Ă lâAdministration fiscale par l'emprunteur avec sa dĂ©claration IR, si la somme prĂȘtĂ©e est supĂ©rieure Ă 5 000 ⏠(depuis le 27 septembre 2020).
2ïžâŁ Quelle forme ?
Reconnaissance de dette possible, mais pb car elle nâindique pas que le prĂȘteur consent Ă ces dispositions.
La rĂ©daction dâun contrat de prĂȘt signĂ© par les deux parties (acte sous seing privĂ© enregistrĂ© ou par acte authentique) est Ă privilĂ©gier.
3ïžâŁ PrĂ©voir des engagements non Ă©quivoques :
đ Un taux dâintĂ©rĂȘt
đ Des modalitĂ©s de remboursement et un terme qui doivent ĂȘtre compatibles avec un prĂȘt rĂ©el : durĂ©e non excessive compte tenu de lâĂąge du prĂȘteur (proscrire les formules floues telles que « il remboursera quand il le pourra »...)
4ïžâŁ Attitude Ă tenir :
đ Respecter les remboursements et les Ă©chĂ©ances prĂ©vues
đ Conserver la preuve des paiements (photocopie des chĂšques, des relevĂ©s bancairesâŠ) a minima pendant toute la durĂ©e du prĂȘt + 6 ans (dĂ©lai de reprise)
CONCLUSION : Au titre du devoir de conseil, il est indispensable de rappeler ces "contraintes" du contrat de prĂȘt familial en raison du risque de contrĂŽle aux Consorts OUTERY.
Certes, ils en seront peut-ĂȘtre "contrariĂ©s" mais du moins ils ne pourront pas dire aprĂšs "qu'on ne les avait pas informĂ©s"...